Gestion de soi: la Rose des Vents (08/06/2021)
De tous les livres de management que j'ai pu lire, La Gestion de soi dans les organisations* reste pour moi l'un des plus pertinents. Il se trouve que je l'ai lu alors que j'abordais un des changements professionnels les plus importants de ma vie: le provincial que j'étais encore à quarante-cinq ans montait à la capitale et passait d'une structure régionale de taille moyenne à une structure nationale, complexe et dotée d'une dimension politique essentielle. Voici, extraite de mon parcours Cap au Large, la note qui introduit à ce que j'appelle la Rose des Vents: les quatre processus de la gestion de soi. Dans des notes ultérieures, chacun d'eux est développé séparément.
Les 4 processus du management de soi
Un environnement modifié, un nouveau poste à découvrir, une nouvelle mission, un déménagement : autant de situations de changement qui mettent en lumière quatre processus en interaction : ceux d’appropriation, de relation, de décision et d’action.
1. Appropriation**
Le processus d’appropriation mobilise notre aptitude à investiguer la réalité, à nous en faire une représentation aussi fidèle et précise que possible, à discerner les besoins et les potentialités tant du monde extérieur et d’autrui que de nous-même.
2. Relation
Le processus de relation consiste à entrer en contact avec notre environnement humain. Il permet notamment de reconnaître les personnes et les milieux favorables, les points où notre réseau a besoin d’être renforcé.
3. Décision
Le processus de décision n’est pas seulement d’ordre technique. Il implique la capacité à hiérarchiser les éléments de la décision afin qu’elle s’appuie prioritairement sur l’essentiel, celui-ci comprenant les valeurs qui nous fondent.
4. Action
Sans actions concrètes, rien ne vient au monde. Agir est non seulement une nécessaire concrétisation mais aussi, pour nous, la voie de la consistance personnelle.
Le passage réussi d’une situation à une autre et, tout simplement, la gestion quotidienne de soi au sein d’une organisation, supposent que nous sachions harmoniser ces quatre processus. Or, chacun d’entre nous a son ou ses processus de préférence. De ce fait, on peut relever deux sortes de dysfonctionnement: l’insuffisance ou au contraire la dérive. On peut, par exemple, privilégier l’action (dérive), bâcler l’appropriation ou la décision (insuffisance), ou encore consacrer un temps considérable à l’appropriation (dérive), avoir du mal à décider ou à passer à l’action (insuffisance). On voit clairement que le dysfonctionnement de l’un des processus entraîne celui des autres. Une insuffisance du processus de relation nous fait passer à côté d’observations qui pourraient nourrir les trois autres, tandis que, à l’inverse, un processus d’appropriation qui privilégie l’étude sur pièces nous détourne d’engager le processus de relation.
* D’après Martin de Waele, Jean Morval et Robert Sheitoyan, Self management in organizations, Hogrefe & Huber Publishers, 1993.
** Le sens du mot est ici différent de celui qui lui est donné dans la note sur l'auto-formation existentielle.
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