La Rose des Vents: 1. l'Appropriation (12/06/2021)
Dans ma précédente publication j'ai esquissé une présentation des quatre axes du management de soi. Je vous propose maintenant un bref focus sur chacun d'entre eux en commençant par le processus d'appropriation. Un point intéressant, dans les échanges au sein de nos groupes, est le moment où chacun partage sa manière de gérer les quatre processus et les interactions positives ou négatives qu'ils ont entre eux.
Le processus d’appropriation mobilise notre aptitude à investiguer la réalité, à nous en faire une représentation aussi fidèle et précise que possible, à discerner les besoins et les potentialités tant du monde extérieur et d’autrui que de nous-même. Il est particulièrement sollicité lors d’un changement, quand nous avons à découvrir un nouvel environnement, géographique, fonctionnel, humain, etc. et à nous ajuster à lui.
Le monde extérieur
Il est fait de contraintes et de ressources, les unes et les autres pouvant parfois se confondre. Si vous avez à déménager, le marché de l’immobilier est les deux à la fois. Vos futurs collaborateurs aussi: vous ne les avez pas choisis, mais vous pourrez faire oeuvre de manager en tirant de votre équipe le meilleur tout en aidant les personnes à se développer. Une métaphore de votre confrontation avec le monde extérieur peut être celle de la randonnée en montagne: le terrain, la météorologie, vos compagnons, les gens que vous rencontrerez et leurs réactions, etc. Cette phrase de Kant peut être méditée: « La colombe pourrait croire qu’elle volerait encore mieux dans le vide ».
Le monde intérieur
Il s’agit de se connaître, car l’avenir dépendra du jeu que nous - tels que nous sommes - serons capables de jouer avec le monde extérieur tel qu’il est, avec ses zones visibles et aussi ses zones cachées. Qu’est-ce que je ressens ? En quoi ce que je ressens est-il important, décisif, en quoi peut-il être aidant ou au contraire entravant dans la rencontre avec ce nouvel environnement ? Quels ajustements vais-je devoir mettre en oeuvre ?
Les limites du processus
Certains profils psychologiques sont principalement attirés par le processus d’appropriation. Cependant, aucune somme d’informations ne peut prendre la décision à notre place. Quelles que soient l’étendue et la durée de nos investigations, nous ne pourrons pas tout connaître. A supposer même que nous le pourrions, la recherche en neurologie* a montré que la décision relève ultimement d’une impulsion intérieure. Décider est toujours un pari et la qualité de la décision dépendra aussi de la qualité du processus de relation et du processus d’action qui lui seront associés. Une hypertrophie du processus d’appropriation, si on la laisse se produire, retardera et pénalisera les autres processus.
* Cf. le livre du professeur Alain Berthoz: La Décision.
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