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Nos trois besoins psychologiques fondamentaux

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Comme je vous le disais dans mon « Prologue », j’aime beaucoup ce modèle. Il est simple et pertinent, et, surtout, il inspire des questions et, lorsqu’on est en session, des échanges intéressants.  Le point à souligner est que le remplacement d’un gisement qui s’est tari, par exemple celui où nous puisions notre sentiment de sécurité, ne se fait pas forcément à l’identique. Comme on le verra avec un autre modèle des besoins humains que je vous présenterai bientôt, il y a plusieurs manières de répondre à un même besoin. D’ailleurs, changer de mode de vie et de société, c’est choisir des réponses différentes. 

Selon l’anthropologue américain Robert Ardrey (1908-1980), l’être humain a trois besoins psychologiques fondamentaux: de sécurité, de stimulation et d’identité. 

Le besoin de sécurité et celui de stimulation peuvent sembler antagonistes. En fait, ils sont complémentaires. Une vie dominée par la satisfaction du besoin de sécurité serait lénifiante, étouffante, alors que vouée à la seule stimulation elle deviendrait infernale et conduirait à l’épuisement.

Le besoin de stimulation peut d’autant mieux trouver de réponses que le besoin de sécurité a eu les siennes. On peut prendre pour métaphore de ce rapport sécurité / stimulation les premiers armateurs qui lancèrent leurs vaisseaux à la conquête du Nouveau Monde et qui, pour cela, inventèrent les assurances. L’équilibre optimal entre les besoins de sécurité et de stimulation est variable suivant les personnes et, pour un même individu, en fonction du moment de sa vie et de son évolution.

Le besoin d’identité est peut-être plus difficile à cerner. Il y a tout ce qui fait que, dans certaines circonstances, nous nous sentons respectés ou non dans nos goûts, nos valeurs, le sens que nous donnons à notre vie. La façon dont nous nous représentons notre réussite peut également être une manifestation de notre identité. Toutefois, nous avons pu hériter de nos parents ou de notre milieu social une représentation de la réussite qui nous demandera un effort d’adaptation constant et à force usant, car elle ne correspond pas à nos aspirations authentiques. Un autre phénomène peut se produire: la réduction de notre identité à un climat intérieur généré par un traumatisme. Par exemple, à la suite de déceptions, nous pouvons n’être plus que notre rancoeur et notre désir de vengeance. 

Les sources de satisfaction de ces trois besoins sont nombreuses et hétérogènes. On peut satisfaire son besoin de sécurité par des sources extérieures - les revenus que nous percevons, la célébrité ou la reconnaissance dont nous jouissons, etc. - ou intérieures - la confiance que nous avons en nous-même ou en notre bonne fortune, notre foi religieuse, le sens que nous donnons à notre vie, etc.  Il en est de même en ce qui concerne les sources de stimulation: elles peuvent aller des sports extrêmes à la création artistique, en passant par la réalisation d’un ouvrage bien fait, l’animation d’une association, l’éducation  des enfants, etc. 

S’il y a en général chez une personne, pour chacun des besoins, un gisement prédominant, il n’est jamais unique. L’évolution d’un individu peut s’observer à travers l’évolution du poids relatif de ses trois besoins et de la nature de leurs différentes sources de satisfaction. Même les réponses au besoin d’identité évoluent. Par exemple, de nos jours, les career shifters se multiplient, de brillants traders, las de jongler, deviennent permaculteurs. Les changements, qu’ils soient subis ou voulus, nous obligent à revoir les sources de satisfaction de nos besoins. Ils peuvent aussi nous induire à explorer des gisements de nature différente de ceux auxquels nous avons l’habitude de puiser, et faire ainsi évoluer la manifestation de notre identité. 

Commentaires

  • je rajouteras avec Jacques Salomé, le besoin d'être reconnu pour exister, plus fort encore que le besoin d'être aimé
    Bonne suite à Thierry pour ses cogitations éveillantes , qui me renvoient à un livre qui n'attend que de s'ouvrir " ce monde est beau" de Sebastien Lapaque.
    Beau jour à vous, les grues cendrées viennent de passer dans le ciel de Troyes pour rejoindre les lacs
    MF

  • Merci Marie-Françoise ! De ce point de vue-là, et comme on en parle quotidiennement avec la gestion de la crise sanitaire, être aujourd'hui pensionnaire dans un EHPAD me semble être une situation particulièrement pathétique. Car, sans entrer dans les détails, dans cet environnement comment satisfaire à ses trois besoins de stimulation, d'identité et même de sécurité ? Comment en gérer les transactions si, par exemple, à la sécurité on préfère la stimulation de voir ses petits-enfants ? Et c'est là que le besoin d'être reconnu, que tu cites, manifeste son importance et, hélas! dans certains cas, est laissé sans réponse.

  • Bravo Thierry,
    Très séduisant le ton donné à ce nouveau blog. Je me sens déja addict, et puis le samedi ou plus généralement le WE , les boites à lettre sont moins pleines et c'est là qu'il faut "faire le plein " de réflexons pour soi, sur soi!
    Amitiés
    Jean Claude

  • Intéressant Thierry de mettre en lumière les sources de satisfaction. Elle sont souvent oubliées mais en même temps nécessaires pour l'épanouissement personnel...A condition de donner du temps et des réponses à ces différentes satisfactions.
    Christophe

  • C’est le travail d’identification de ces gisements qui est proposé aux participants, sur la base d’un questionnement à creuser pour soi, ensuite enrichi en session par des échanges créatifs.

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