Le déroulement de nos parcours s'appuie sur un rythme en trois temps: un temps individuel d'auto-questionnement et de réflexion personnelle, un temps collectif d'échange, et enfin un temps d'expérimentation. Le premier temps a pour déclencheur une histoire, des questions, et des "notes exploratoires" telles que celles que je partage avec vous, sur ce blog, chaque semaine, depuis le mois de février. Le troisième temps, baptisé aussi "école buissonnière", consiste à faire un "pas de côté" afin de s'ouvrir à l'éventualité de nouvelles pistes d'évolution: j'en parlerai ici prochainement. S'agissant du temps d'échanges, il est fondamental qu'il se passe dans le respect, la bienveillance, l'envie de partager, le plaisir. Le 17 mars, j'ai présenté ici le "Contrat Socrate". L'adoption de celui-ci par le groupe est précédée d'une réflexion de chacun et d'un partage avec le groupe sur la base des questions ci-dessous. Ainsi chacun peut savoir quels sont les besoins de chacun, dont le respect garantira l'atmosphère la meilleure, c'est-à-dire la plus agréable et la plus féconde. C'est un questionnement tout simple, mais si les choses peuvent aller sans dire, elles vont mieux en les disant.
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Le Trickster
Je lis ici et là que nombre de personnes ont été ébranlées par les mesures sanitaires au point d'envisager des changements de vie radicaux. J'en ai même vu qui ont déjà mis en oeuvre ces bifurcations, comme cette avocate pénaliste devenue professeur de yoga ou cette famille qui, délaissant la capitale, est partie vivre dans le Morvan. Le confinement a sans doute été l'accélérateur d'un processus qui cheminait déjà lentement. Dans tous les cas, on peut souvent remarquer que les évènements désagréables peuvent être féconds selon la posture que l'on adopte. Construire ou développer cette posture est un des axes de Cap au Large.
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L’auto-formation existentielle*
Il s'agit ici de notre capacité à nous développer nous-même dans notre frottement au réel. Une grande partie de nos apprentissages, la plus vitale en fait, échappe à notre attention, car elle n'est pas formalisée, elle n'a ni programme, ni maître, ni salle de classe. Cette capacité fait pourtant la différence entre subir et devenir. Nous pouvons subir passivement et c'est la fin de l'histoire. Nous pouvons subir et réagir de manière réflexe, cela peut paraître mieux mais ne nous conduit qu'à une répétition mécanique. L'auto-formation existentielle nous libère de ces pièges. Son amorce est la curiosité, le besoin de comprendre. Elle fait de nous des stratèges et des auteurs de notre vie.