J'ai évoqué précédemment ces temps de curiosité et d'exploration qui font partie du contrat que vous passez avec nous lorsque vous vous engagez dans un de nos parcours. Nous les avons baptisés "l'Ecole buissonnière"*. Les rencontres que vous pouvez décider d'y faire sont un ingrédient potentiellement puissant d'évolution. Elles sont souvent à l'origine des bifurcations de vie: rencontres de personnes, bien sûr, mais aussi rencontre d'idées, d'informations, rencontre d'un pays ou d'un paysage, d'un sport, d'un métier, d'une sensation, d'une foi ou d'une cause. La bifurcation en résultant pourra être spectaculaire ou discrète. Elle pourra être total: le grand basculement, ou partielle, greffant comme un supplément d'âme à votre vie sans la bouleverser. Parfois, pour l'attirer, il suffit que nous nous décidions à lâcher la bride à notre curiosité. Nous devrons sans doute surmonter une sorte de timidité, prendre le risque d'ouvrir à la fenêtre au flou, à l'inconnu, à l'incertitude. En attendant, voici une belle histoire. Après l'avoir lue, vous pourrez vous demander: quels sont les coraux que j'ai envie de protéger, quelle pourrait être ma dentelle auvergnate ? 

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Quel vaste sujet et aussi, pour certains d'entre nous, quel drame à épisodes ! Se sentir différent, notamment dans le regard des autres et ne pouvoir s'adapter à la société qu'en se renonçant, en se faisant autre que ce que l'on est ! Mais aussi, du côté des organisations, quelle tentation stérile et souvent destructrice de rester entre soi et d'éjecter ou placardiser ces "zèbres" ! Car c'est souvent "l'original", le zèbre, qui détecte très en amont les grands changements en gestation dans l'environnement, et c'est souvent lui, si l'on veut bien l'entendre, qui, dans son impertinence, risque d'avoir les idées les plus pertinentes pour l'exploiter. On peut aussi évoquer la déroute des familles devant le petit dernier qui ne veut pas faire un métier sérieux comme papa, ou le grand fils déjà adulte, marié et père de famille, que saisit soudain l'envie de tout plaquer pour refaire des études ou partir sur une mission improbable en Amazonie. Conversion subite, bouffée délirante, ou sorte de coming out après des années de dissimulation étouffante ? 

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Je poursuis le partage des ressources remises aux participants à mes parcours Autotélos avec cette "note exploratoire" sur le rapport à soi-même. Elle n'est pas sans rapport, vous le verrez, avec ma précédente publication. J'entends souvent des gens qui se font les bourreaux d'eux-mêmes. Ratent-ils quelque chose qu'ils se traitent de tous les noms. Ils sont à la fois l'adulte sévère et l'enfant fautif, celui qui brandit le bâton et le malheureux bourricot qui reçoit les coups. C'est être divisé contre soi-même. C'est gaspiller son énergie dans un conflit intérieur au lieu de la tourner vers l'extérieur pour agir et créer. C'est comme une hémorragie interne: le sang coule en pure perte. Un bon rapport à soi-même est le début d'un thème sur lequel je reviendrai et que j'appelle: être le Pygmalion de soi-même. 

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