Support projectif de situations: c'est ainsi qu'André Coenraets a appelé l'histoire qui constitue le socle de sa pédagogie éclosiveTM, socle que nous avons repris dans nos parcours Autotélos où des personnages aux réactions différentes sont confrontés à l'inattendu et, du fait de leur registre comportemental répétitif, se retrouvent dans des impasses. Une amie experte en éducation vient de porter à ma connaissance un article traitant de l'apport des contes pour le développement des enfants, qui, mutatis mutandis, fait écho à notre méthode. Je vous donne ci-dessous de courts extraits de ce document. Comme le héros des contes, nos personnages rencontrent un gros problème, relativement auquel ils sont petits ou faibles comme lui. Bien évidemment, il y a des différences entre ce qui est attendu des contes dans le cadre de l'éducation des jeunes enfants et le rôle donné dans nos parcours aux aventures de nos personnages. Par exemple, nous adressant à des adultes dont il s'agit de réveiller ou fortifier la posture d'"auteur", nos récits ne proposent pas de solution, ils la laissent à inventer aux participants.

Lire la suite

« L’ important n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-même de ce qu’on a fait de nous ». Cette phrase de Sartre me rappelle ce que disait un intervenant en Analyse Transactionnelle. Il avait constaté qu'une dérive de certains patients engagé dans une démarche psychanalytique était de se décharger de soi-même sur les autres, sur les circonstances et le passé. Pour eux, l'anamnèse consistait à recenser toutes les influences extérieures - maléfiques évidemment - qui faisaient qu'ils ne s'appartenaient pas à eux-mêmes. Un autre effet de cette dérive était, disait notre intervenant, à chercher la clé de l'avenir dans le passé, de faire en permanence ce qu'il appelait "de l'archéologie". Personnellement, je trouve que la psychanalyse dans ses différents courants contribue à la compréhension que nous pouvons avoir de nous-même et je pense aussi que cette dérive existe et qu'elle peut nous détourner des moyens que nous avons de nous prendre en mains ici et maintenant.

Lire la suite

Si je me souviens de mon enfance, les adultes me paraissaient alors être des personnes qui avaient trouvé leur chemin, à qui le doute était étranger. Par dessus tout, j'imaginais qu'être adulte était savoir qui l'on est et l’être tout simplement. Une fois la majorité atteinte et tout au long des années qui suivirent, j'eus le sentiment que savoir qui on est relève d'une illusion, que les adultes n'existent pas vraiment. Et que, finalement, ce n'est pas une mauvaise nouvelle. Que l'on peut même y inventer une nouvelle forme de sérénité pourvu que l'on accepte de jouer le jeu. Un de mes pertinents amis, Christian Mayeur, a partagé l'article dont vous trouverez ci-dessous le début suivi du lien pour le lire en entier. Selon l'auteur, « l’adulte » serait en voie d'extinction dans nos sociétés et l'immaturité, ou tout au moins quelque chose qui pourrait y ressembler, s’y généraliserait. Le constat et l'analyse proposés par l'article me parlent bien. L'enjeu me paraît être de jouer de notre fluidité en résistant aux forces de liquéfaction. Cela me conforte dans la conviction que mes parcours, en particulier celui qui donne son nom à ce blog, Cap au large, sont en phase avec les nouveaux besoins de l'humain d’aujourd’hui dans le monde tel qu'il est.

Lire la suite