Il s'agit ici de notre capacité à nous développer nous-même dans notre frottement au réel. Une grande partie de nos apprentissages, la plus vitale en fait, échappe à notre attention, car elle n'est pas formalisée, elle n'a ni programme, ni maître, ni salle de classe. Cette capacité fait pourtant la différence entre subir et devenir. Nous pouvons subir passivement et c'est la fin de l'histoire. Nous pouvons subir et réagir de manière réflexe, cela peut paraître mieux mais ne nous conduit qu'à une répétition mécanique. L'auto-formation existentielle nous libère de ces pièges. Son amorce est la curiosité, le besoin de comprendre. Elle fait de nous des stratèges et des auteurs de notre vie.
Cap au large - Page 17
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L’auto-formation existentielle*
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Filtres et inférences
Les filtres et les inférences se glissent entre le monde et nous, mais ils se glissent aussi entre nous et nous. C'est pourquoi se remettre en question, changer sa vie, est une entreprise qui peut tourner au dédale dont on ne parvient pas à s'échapper. Il est essentiel de prendre conscience de nos processus mentaux afin de saisir la relativité de ce que nous prenons pour la réalité, afin d'accepter que quelque chose d'autre est possible. C'est l'objet de la note ci-dessous extraite des nombreux documents de travail remis aux personnes qui s'engagent dans notre parcours Cap au Large. Cette prise de conscience, indispensable, ne suffit cependant pas, car l'aboutissement du processus d'inférence est la croyance. C'est pourquoi nous prolongeons la prise de conscience de nos mécanismes mentaux d'une combinaison d'outils, d'échanges et d'expériences qui lui permettront de devenir féconde.
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Bifurcations de vie: les "free lifers"
L’ambition de mes parcours est d’aider ceux qui s’y engagent à tirer le meilleur parti des bifurcations de vie qu’ils n’ont pas souhaitées ou d'attirer celles auxquelles ils aspirent. Dans la revue Commencements, j’ai publié il y a bientôt dix ans une interview du prospectiviste René Duringer sur ce qu’il appelait les "free lifers": des personnes ou des familles qui ont choisi de faire des bifurcations parfois radicales. Vous trouverez ci-dessous cette interview. Si je la partage, c'est qu'elle rejoint l'actualité de 2021 alors qu'à mariner dans les confinements successifs, avec les contraintes qui les complètent et l'atmosphère qui en résulte, beaucoup d’entre nous ressentent une aspiration vigoureuse non pas à retrouver le "monde d'avant" mais à se réorienter. La crise du Covid fait de nous tous des "free lifers" en puissance.